Les étés 2016 et 2023, une partie de la forêt de
mélèzes du Queyras semble malade. Certains arbres sont roux au lieu
du vert chatoyant habituel. Maladie ? Pollution ?
En vérité, il ne faut pas s'inquiéter
de ce brunissement soudain. C'est l'effet visible d'un cycle naturel
parasitaire qui culmine tous les sept à dix ans. Les mélèzes du
Queyras et des Hautes-Alpes s'affaiblissent alors tour à tour pendant
deux années sous les assauts de la chenille du petit papillon
zeiraphera diniana dite « tordeuse grise du mélèze ». À
la suite des destructions d'aiguilles, les arbres forment un nouveau
feuillage aux dépens des réserves accumulées. Les chemins en forêt
se parent de longs fils de soie qui clignotent dans la
lumière. Les moines de l'Abbaye de Boscodon notaient déjà ces
cycles au Moyen-âge. Un phénomène exceptionnel et rare à observer !