Peu de gens le
savent, les Alpes du Queyras possèdent aussi leurs villas de
« millionnaires » revenus d'Amérique du Sud à la fin du
XIXe siècle. Moins connues que les maisons mexicaines de
Barcelonnette, ces belles demeures n'en restent pas moins
fascinantes. Mieux, une interprétation savante, inspirée d'un
travail initié par l'anthropologue Harriet Rosenberg dans les années
1970, persuada que ces Américains étaient les précurseurs
du tourisme local. De fait, l'attrait pour les sommets (et les
sauvages Vaudois qui les peuplaient) avait commencé dès avant
l'investissement millionnaire. Quoiqu'on dise, ce tourisme de luxe –
et ses Grands-Hôtels – ne survivra pas à la seconde guerre
mondiale. Les modèles économiques qui suivirent – zone agricole
témoin, accueils pédagogiques, tourisme social, promotion initiale
du Parc de Philippe Lamour... – furent sûrement plus soucieux du
maintien des populations locales.
Un mythe demeure cependant
et, dès les années 1990, une certaine idée du luxe et des
« stations » de bien-être effaça peu à peu le vieux
paradigme d'authenticité au profit d'une nouvelle happycratie
digne d'Eva Illouz. Comme si, ici, les fraises du Jardin des
délices de Jérôme Bosch étaient devenues une réalité...
Paradoxe, les prestations, produits de bouche et d'artisanat,
labellisés du prestige « nature sauvage » régalent
surtout désormais le tourisme motorisé journalier. C'est donc à
une exposition innovante et amusante que t'invite l'artiste singulier
Stéphane Simiand. Aquarelles, peintures, livres, objets… autant de
découvertes et de coups de cœur qui – à n'en pas douter –
sauront agrémenter ton intérieur si ce n'est ta résidence
secondaire.
À bientôt