31/08/2024

Le petit nepeta

Randonnées de septembre en Queyras

 Tu le sais, aux chambres d'hôtes la Barma – à Abries-Ristolas en Queyras – nos sorties nature sont souvent sous le sceau des Plantes sauvages comestibles des Alpes. Grâce aux « Expériences » vendues par les charmantes hôtesses du tourisme, la sortie nature hebdomadaire peut même s'ouvrir en plus aux non-résidents du Gîte de France WWF Panda la Barma. Les échanges sont ici riches et courtois, les dames passionnées. Et pour cause, en plus de l'identification des plantes sauvages comestibles, l'Expérience régale l'éveil des sens sous le ciel bleu et pur du Parc naturel régional du Queyras.

Nepeta nepetella

La Plante vedette de l'adret – steppique durancien et queyrassin pour les précieux – est sans conteste l'étrange « petit Népéta » ; 
Nepeta nepetella de la famille des Labiées plus connue sous le nom de « Sauges »… D'une façon générale, les Népétas – dont la fameuse « Herbe aux Chats » – sont repérables à leur port et odeur de menthe. D'après le guide des Plantes comestibles Delachaux et Niestlé, toutes ces plantes aromatiques connaissent un usage culinaire semblable : condiment dont le goût de menthe « à reflets sauvages » rehausse plats et salades ; le mot Nepeta désignait chez les Romains toute plante à odeur forte. Le petit Népéta ne déroge pas à cette règle d'autant que son odeur est plus que particulière. C'est encore le guide des Fleurs des Alpes du Parc national des Écrins qui en parle mieux : Il suffit de se frictionner les mains avec une grappe de ces petites fleurs, des milieux secs et rocailleux, pour y imprégner une odeur persistante de menthol qui ne laisse pas indifférent… S'il est difficile de retenir tous les noms des quelques 2000 plantes alpines, pour celle-ci répéter nepeta nepetella, entre quelques inhalations, et le petit Népéta sera né dans le nez comme un pétale planté sur le tas… On a envie de demander pourquoi tant de mystère ?
Plutôt que d'épiloguer sur le sujet, l'Expérience de la Barma en Queyras te permet, elle, de mettre cette réalité en pratique. La « sortie bota » des professionnels assermentés peut parfois ici se se muer en performance artistique plus poétique… chacun.e étant invité à trouver « l'autre composante » de l'étrange odeur mentholée. Le mot de la fin revient donc à une de nos visiteuses dont les narines frémissantes trahissaient un cogito intériorisé ; on dirait un mélange subtil de menthe avec une odeur plus forte de fromage à raclette