19/12/2018

La Rose de Noël

helleborus foetidus

Étrangement absente de la plupart des index botaniques, l'hellébore fétide reste une plante commune en France. Dans le nord des Hautes-Alpes, c'est une inconditionnelle des ripisylves sèches et calcaires du steppique Durance (en Queyras, pas au-delà de 1100 m ?). C'est une cousine d'helleborus niger plus connue sous le nom de Rose de Noël. Ces plantes ont la particularité d'avoir des feuilles persistantes et de fleurir en hiver. Elles sont donc des rencontres de choix dans des milieux souvent fermés et attristés par les affres du froid. Les feuilles dentées de l'hellébore fétide vivent plus d'une année mais la plante ne fleurit qu'à partir de 5 ans (de janvier à mai). Elle fleurira encore l'an d'après avant de mourir. On ne la reconnaît donc bien que sous cette forme étrange où les feuilles se réduisent peu à peu, au sommet, en gaine terminée par quelque lobe étroit. Fleur identifiable dès fin décembre d'où l'appellation Rose de Noël... Qu'un rayon de soleil ou un frottement intervienne et les feuilles révèlent leur odeur fétide sous le ciel d'azur... Cette caractéristique olfactive mettrait-elle en garde ? En effet, les hellébores sont toxiques... Leur nom grec signifie « nourriture qui tue ». D'ailleurs la fleur est aussi appelée « pied de griffon » et les enfants de l'Argentière-la-Bessée la nommaient « plante des serpents » pensant que les vipères s'en nourrissaient... (un folklore type « éducation par la peur » pour éloigner les enfants d'un éventuel danger par eux-mêmes...).
Si la plante fut parfois employée comme purgatif, émétique, vermifuge, voire remède contre la folie... le plus souvent elle guérissait « définitivement » le patient par arrêt cardiaque... (la plante renferme de l'helléborine, un hétéroside cardiotoxique).  Rose de Noël à découvrir donc en automne et en hiver du côté de Guillestre et du Queyras.