(Actualisation précédente, 2017...) Le guide de terrain des Parcs Nationaux de France « Arbres et arbustes de Montagne » (Ed. Libris) est formel (p.205) : le prunier de Briançon (prunus brigantina) est une espèce endémique du sud-ouest des Alpes. Ce prunier est réputé pour être l’arbre fruitier qui pousse le plus haut en Europe…
On en trouve encore sur quelques coteaux bien exposés du Queyras et c’est vers mi-septembre que les fruits acides se récoltent pour confectionner tartes ou confitures. Il n’y eut guère que quelque association de passionnés – du côté de la Roche de Rame – pour continuer d’écraser des milliers d’amandes de ces prunes afin d’en retirer un litre de précieuse « huile de marmotte » qui n’a – bien entendu – aucun rapport avec l’animal… Autrefois, cette huile se vendait deux fois plus chère que l’huile d’olive et – à ce prix là – je m’étonne fort qu’on la brulât dans les lampes à creuset…
Le Dictionnaire du Patois du Queyras nous indique (p.30) que l’arbre se nommait en Queyras afatorier et son fruit l’afatoa.
Cuit, le fruit du prunier de Briançon est comestible voire succulent. Les Chambres d'Hôtes B&B La Barma à Ristolas en Queyras furent longtemps un des rares établissement à en offrir – modérément – en confiture au petit-déjeuner à leurs bons clients. L'engouement pour les produits marchands issus de la cueillette sauvage a depuis fait son chemin et, entre labels et médailles, tu trouveras de quoi satisfaire ta gourmandise dans les officines locales. En tout cas, quand tu viendras nous voir au petit-déjeuner, nous ne manquerons pas d'évoquer ces tendances et tu apprendras à faire le distinguo entre usage vernaculaire et prédation végétale.